La voix historique de Deep Purple s’offre un petit voyage dans le temps en reformant à nouveau son tout premier groupe, The Javelins, avec un album à la clé.
A l’automne 1962, les Hi-Tones ont un sérieux problème avec leur chanteur, dont les talents de poseur excèdent largement ses capacités vocales. Ils décident donc de le remplacer par ce new kid on the block plutôt doué, Ian Gillan, 17 ans. Dans la foulée, ce combo rock’n’roll change de nom et devient The Javelins, inspiré par la Jowett Javelin, la voiture à papa des gamins britons du baby boom, fabriquée entre 1947 et 1953 par Jowell Cars, Ltd.
Ce groupe où règne la bonne camaraderie est régulièrement booké au Blue Moon, et au plus prestigieux Crawdaddy Club, dans le Sud de Londres. C’est avec The Javelins que le jeune Ian eut pour la première fois droit à l’initiatique et rituel « Va donc chez le coiffeur ! », lancé du public par un lad choqué par la longueur de ses cheveux…
Séparé en mars 1964, le premier vrai groupe de Ian Gillan se retrouvera brièvement en 1994 pour un album éponyme publié sur le label du grand spécialiste de Deep Purple Simon Robinson, RPM Records. Puis Purple Records sortira en 2000 une compilations de raretés vintage. “Ian Gillan & The Javelins” vient donc compléter leur discographie avec seize reprises de standards rock’n’roll et R&B interprétés en mode pépère, mais pas pantouflard pour autant. A 73 ans, Ian Gillan a bien le droit de redevenir le temps d’un album le child in time d’une époque lointaine : celle de sa jeunesse. •
CD “Ian Gillan And The Javelins” (Ear Music, déjà dans les bacs)