Christophe, Bevilacqua renaissance

Le 16 avril 2020, Christophe tirait sa révérence. Saleté de Covid. Pour se souvenir de chanteur de cœur, les Disques Dreyfus, BMG et Sony Music rééditent “Bevilacqua” en double CD.

« J’étais en train d’me psoer la question / Fuuu j’sais pas moi / j’suis pas un chanteur de rock » : pas grave Monsieur Daniel Bevilacqua, alias Christophe, vous n’êtes p’tête pas un « chanteur de rock » (et alors ?), mais vous êtes un vrai bluesman, hmm, non, plutôt un spleenman, le plus hip des anciens yéyés, un type qui a claqué quelques chansons qui font partie d’notre ADN, Les Mots Bleus, Señorita, tout ça tout ça. Vous êtes un prince de la nuit, dandy cool et pas snob qui signait en 1996 ce disque qui porte votre nom, “Bevilacqua”, vous le natif de Juvisy-Sur-Orge (« Mais moi j’suis né, comment, j’suis né à, en banlieue moi »). Un recueil de treize chansons de contrebande gravées at home avec quelques amis, des couche-tards, aussi, sûrement, Alan Vega, Thierry Eliez, Paul Baile, Patrice Tison… Un disque pas comme les autres, porté par des grooves électros pour danser dans sa tête (Qu’est-ce que tu dis là : j’adore, avec sa cocotte funky et son sax en transe). Un disque so nineties mais si fascinant. Enzo les Ferrari, vous le dingie de bagnoles qui, ô rage, n’avait plus son permis. Shake It Baby… Label Osbcur…
Ah c’est malin : on le réécoute en boucle du coup.
« Y’a toujours mieux quoi… Alors je cherche toujours », dites-vous en conclusion. Nous sommes d’accord.

CD “Bevilacqua” (2 CD Disques Dreyfus BMG / Sony Music, déjà dans les bacs).