Dix ans après la dernière venue parisienne de The Who à Bercy, Pete Townshend et Roger Daltrey découvraient hier soir la Défense Arena de Nanterre en configuration réduite à 17 000 spectateurs, inversement à celle de la formule du Hits Back Tour, avec un backing-band étendu incluant le guitariste Simon Townshend (frère de), le batteur Zack Starkey (fils de), et la présence d’un grand orchestre — Le Conservatoire de Paris, à l’occasion de l’unique escale hexagonale de la tournée.
Cordes et cuivres obligent, le répertoire s’appuie principalement sur la facette progressive des Who, avec un programme encadré par les suites symphonico-rock de Tommy et de Quadrophenia. Mais si le maestro Keith Levenson s’agite à la baguette, Pete Townshend s’impose comme le véritable chef d’orchestre du programme. Des turbo-moulinets aux fills les plus subtil, chacune de ses interventions de Stratocaster couvre les mouvements des concertistes. Un équilibre périlleux, mais dont bénéficient néanmoins « Who Are You » et le funk belliqueux d’ « Eminence Front », en amorce d’un interlude band only alignant les vignettes sixties de « The Kids Are Alright », « Tatoo », « Substitute » et un défenestrant « The Seeker », avant de conclure la séquence par un monumental « Won’t Get Fooled Again », le sommet du monolithe Who’s Next, au cours duquel Roger Daltrey, bientôt 80 ans, confirme lors du climax son excellent forme vocale en manquant de saturer la sono Nanterrienne.
Plus proches que jamais, le chanteur aux lunettes bleu-azur et le guitariste au bonnet rouge-Cousteau concluent les deux heures et quinze minutes d’un concert héroïque par un touchant duo acoustique sur le crépusculaire « Tea and Theater », un extrait d’Endless Wire (2006).« Will you have some tea / At the theater with me ?/ We did it all / Didn’t we ? », harmonisent les vieux partenaires, avant de regagner définitivement la coursive. Who’s last ?
Setlist
Avec orchestre
Band Only
Avec orchestre
Rappel :
Photos : © Muziq.fr