Kingmaker, le cinquième album de Tami Neilson, intronise la tornade canadienne au royaume de la country, et au-delà.
Ca commence comme une ballade swamp, avec voix confessionnelle chaudement réverbérée et guitare trémolo, puis l’explosion de cordes bascule l’auditeur dans un péplum écrasé par le soleil Sudiste. La chanson-titre de Kingmaker ouvre en Cinémascope le cinquième album studio de la singer-songwriter canadienne Tami Neilson.
vous avez manqué le début : originaire de Toronto, la diva rockabilly-country-soul enchoucroutée déroule une partie de son autobiographie dans “King of Country Music“. Du pur matériel de biopic, avec une enfance bercée dans les bras de Roy Orbison, un duo avec Kitty Wells à dix ans et une première partie de Johnny Cash à dix-huit, puis la manche dans les rues d’Auckland (Nouvelle-Zélande) jusqu’aux premiers pas en studio en 2008, suivis par une série de LPs salués par la critique antipode. Enregistré à Auckland aux Roundhead Studios de Neil Finn, Kingmaker confirme une progression entamée avec Don’t Be Afraid (2015), puis accélérée en 2020 avec le solidement charpenté Chickaboom!
“Tami Neilson prête sa voix aux femmes du monde entier pour les encourager dans leur quête de courage, de pouvoir et de résilience“, lit-on dans le communiqué accompagnant son nouveau recueil. En 32 minutes chrono, Tami Neilson y distille son écriture de femme puissante — et férocement drôle— dans un manifeste luxueusement orchestré par la cheffe d’orchestre Victoria Kelly, un western de l’âge d’or dans lequel les cowgirls écrasent une larme dans leur bière (“I Can Forget“) et où Patsy Cline défie Dr. John au soleil levant (le dobro-funk “Green Peaches’). Un nouveau statut également validé par un authentique tête couronnée de la country, Willie Nelson, venu duettiser sur la valse crépusculaire “Beyond the Stars“. D’un Roi à une nouvelle Reine…
Tami Neilson Kingmaker (Outside Music). Disponible.