Sortie le 29 septembre de Sticky Fingers Live At The Fonda Theatre 2015. Quand les Rolling Stones revisitent en club le sommet embraguetté de leur discographie.
Nous y voilà : le rock des années 1960 et 70 est devenu la nouvelle musique classique. Après avoir été réédités, remasterisés, coffrés et numérisés, les albums cultes de l’histoire de la pop-music deviennent les livrets de concerts thématiques. Après Pet Sounds, Dark Side of the Moon, Histoire de Melody Nelson, Astral Weeks et Berlin, c’est au tour de Sticky Fingers, l’opus magnum des Rolling Stones, d’être revisité in extenso, de l’intro en open G de « Brown Sugar » à la symphonie terminale de « Moonlight Mile ».
Le 20 mai 2015, Mick, Keith, Charlie, Ronnie et leurs associés – dont le bassiste Darryl Jones, enfin visible sur une jaquette 23 ans après son embauche – annoncent une performance surprise au Fonda Theater, un club du strip de Los Angeles. Capacité : 1200 personnes. Prix du billet : 10 $, soit dix fois moins que le coffret Super Deluxe de Sticky Fingers qui allait atterrir dans les bacs le mois suivant. Ce show intimiste sera donc thématique avec une grande première pour les Glimmer Twins : l’interprétation sur scène d’un album dans son intégralité.
Passé un « Start Me Up » de chauffe, les Rolling Stones attaquent donc leur Himalaya seventies dans le désordre et par la face « Sway ». Le tempo est légèrement trop rapide, les cordes de Paul Buckmaster et Mick Taylor, mystérieusement remercié après une courte série de piges d’exception, sont absents, mais le groupe sonne étonnement concentré et appliqué. Pression de l’enjeu ou magie de l’overdub ? Les Stones lâchent les chevaux (sauvages). À des années-lumières du piteux mp3 du concert proposé à l’époque sur iTunes, la bande-son de Sticky Fingers Live At The Fonda Theatre 2015 est un plaisir auditif auquel viennent s’ajouter quelques absents du carnet de bal régulier, dont « You Gotta Move », Sister Morphine » et « I Got The Blues ». Can’t you hear them playing ? Le directeur musical Chuck Leavell a même convoqué des flûtes traversières sur un « Moonlight Mile » beau à pleurer…
Entrecoupé d’interludes où les membres du groupe reviennent sur la genèse des chansons de Sticky Fingers, ce document à ranger parmi les meilleures prestations stoniennes des années 2000 soulève également une interrogation et contient une révélation : À qui appartient l’entrejambe du célèbre artwork à braguette conçu par Andy Warhol ? Et Charlie Watts ne souvient plus de la pochette iconique du plus grand album de la discographie des Rolling Stones !
The Rolling Stones Sticky Fingers Live At The Fonda Theatre 2015. Sortie le 29 septembre en DVD, Blu-Ray, digipack CD/DVD, triple vinyle+DVD (Eagle Vision/Universal).
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