Link Wray, Robbie Robertson, John Trudell, Buffy Sainte-Marie, Jimi Hendrix… Longtemps éludée des manuels d’histoire du rock, la présence et l’importance des musiciens d’origine amérindienne sont à l’honneur dans le rockumentaire Rumble, The Indians Who Rocked the World. En salles le 7 novembre.
Réalisé par Catherine Bainbridge et Alfonso Maiorana et co-produit par le guitariste Stevie Salas, ce documentaire primé à Sundance en 2017 réévalue la contribution souvent négligée des amérindiens à la musique populaire du 20ème siècle. Des chants traditionnels des tribus autochtones recyclés par Charley Patton, le père du Delta Blues, aux Black-Eyed Peas en passant par les feulements cherokee de la guitare de Jimi Hendrix, Rumble retrace une histoire méconnue et souvent marquée par la censure institutionnelle : à l’instar des cérémonies et rituels longtemps interdits par le gouvernement américain, Link Wray, descendant de la tribu Shawnee dont la figure tutélaire sert de fil rouge au documentaire, s’est vu déprogrammé des radios en 1958 lorsque son légendaire « Rumble » fut accusé d’incitation à la délinquance juvénile – un comble pour un titre instrumental ! Buffy Sainte-Marie a été également réduite au silence par l’administration Johnson au lendemain de débuts de carrière prometteurs…
Alimenté par un panel d’intervenants de choix, dont Martin Scorsese, Iggy Pop, George Clinton, Steve Van Zandt, Slash, Wayne Kramer, Quincy Jones et le poète/songwriter John Trudell, Rumble rend également hommage au guitariste Jesse Ed Davis, précieux partenaire de Taj Mahal et illustre sessionman d’origine Kiowa. Sa trajectoire tragique rejoint les passionnants portraits croisés au coeur d’une juste réhabilitation résumée par l’héritier Mohawk Robbie Robertson, membre historique du Band : « Vous ne m’avez peut-être pas laissé en parler avant, mais maintenant je vais le crier au et fort ! ». Are you ready to rumble ?
Rumble, The Indians Who Rocked the World sera diffusé en salles à partir du 7 novembre.