Jusqu’au vendredi 29 novembre, muziq.fr vous fait découvrir les vingt-quatre titres inédits de la réédition “Super Deluxe” du chef-d’œuvre de Prince, “1999”. Aujourd’hui : Irresistible Bitch.
Au même titre que Feel U Up (lire ici), Irresistible Bitch, le second inédit du CD 3 de l’édition “Super Deluxe” de « 1999” ne l’est également “qu’à moitié”. D’abord parce que c’est une des chansons de Prince les plus piratées qui soient – allez, allez, ne faites pas l’innocent –, avec une qualité de son qui n’a cessé de s’améliorer au fil du temps. Sans jamais atteindre, cependant, celle qu’on pourra déguster le 29 novembre. [Flashback : Paris, jeudi 24 octobre, Hard-Rock Café, listening party de “1999 Super Deluxe”. Quand les enceintes high tech se mirent à cracher Irresistible Bitch devant un parterre de professionnel.le.s de la profession tou.te.s médusé.e.s les un.e.s que les autres, d’aucun.e.s eurent carrément l’impression de l’écouter pour la première fois, tant la qualité sonore révèle des détails jusque-là étouffés ou aplatis par les multiples piratages, NDR.]
Irresistible Bitch est aussi, comme chacun sait, l’une des faces B légendaires de Prince, dans laquelle il s’était autorisé à employer un mot, et quel mot, bien avant que les gangsta rappers ne le fassent claquer à tours de rimes – non, pas irresistible, l’autre, bitch ! [Shut up Snoop !, NDR.] C’est donc sur la face B du 45-tours de Let’s Pretend We’re Married qu’on découvrit cette funk song sulfureuse, astucieusement samplée, deux ans plus tard, par LL Cool J dans son premier album, “Radio” (écoutez Dangerous). Mais ce qu’on ne savait pas à l’époque – le Net, pour info, n’existait pas encore en 1983–, c’est qu’ Irresistible Bitch avait d’abord été gravée par Prince en 1981. Et c’est donc cette version, bien différente de celle du single de Let’s Pretend We’re Married, qui sort enfin légalement.
Toujours enchaînée à Feel U Up via ce lick de synthé hypnoticobsédancalifragifunky, elle est rigoureusement indentique à celle que l’on a discrètement apprise par cœur depuis des lustres. Mais la goûter avec le bon, avec le VRAI son ne pourra décemment laisser personne de marbre. Qu’est-ce qu’on préfère ? Ces bulles de synthés brûlantes ? Ces cocottes de guitares en chaleur ? Ces beats turgescents ? Ou, comble du porno chic et choc, cette voix effrontément éraillée au bord de la rupture, comme si Al Green avait avalé Mick Jagger ? Tout est bon chez ce petit cochon de Prince ! Et rarement leçon d’electro-funk aura été si goulument X Rated. Et tout ça, désormais, avec le confort moderne.
Rendez-vous demain avec Money Don’t Grow On Trees. Changement d’ambiance garanti.
COFFRET Prince : “1999 Super Deluxe” (NPG Records / Warner Music, sortie le 29 novembre).