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Un nouveau Beck tout en couleurs

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Sortie le 13 octobre de Colors, le nouvel album uptempo et direct de Beck, trois ans après le folk orchestral de Morning Phase.

Entre singles one-shot, bandes originales éparses, coups de main amicaux (Thurston Moore, Air, Flume…) et projets dingos (les partitions à jouer soi-même de Song Reader, le « Sound and Vision » de Bowie repris par 160 musiciens…), la discographie éclatée de Beck dans les années 2000 ressemblerait presque à celle du Gainsbourg éparpillé des années 1970. Trois ans après Morning Phase, quel avatar du Géo Trouvetou pop allait-on trouver dans Colors, son 13ème album studio ? Le bricoleur rétro-futuriste d’Odelay (1995) et Guero (2005) ? Le rocker lo-fi de Modern Guilt (2008) ? Le songwriter unplugged et hypersensible de Sea Change (2002) ?

Beck Colors Art

Tous se sont donnés rendez-vous dans les dix titres d’un recueil concis et ramassé d’à peine 38 minutes, à commencer par l’alchimiste de la console : juxtaposées à des choeurs robotiques, les flûtes de pan anachroniques du morceau-titre et les broken beats en tranches de « Wow » prolongent la fibre expérimentale des collages iconoclastes de Midnite Vultures (1999). Le nostalgique analogique de Mutations (1998) surgit au détour d’un « Dear Life » aux chaleureuses harmonies sunshine pop. « No Distractions » et ses guitares plaquées façon Police, l’euphorie dancefloor d' »Up All Night » et les claps Sing Street de « Seventh Heaven » rappellent que Beck sait toujours manipuler l’art de la vignette electro-pop.

Placée en bout de piste, le clair-obscur « Fix Me », une des rares concessions downtempo d’un album placé sous le signe de l’hyper-dynamisme, rappelle aussi que Beck, en plus de condenser des influences reliant Prince à Nick Drake, appartient à la caste des fins balladiers mélodistes. Une ultime nuance de gris au coeur d’un nouveau Beck tout en couleurs.

Beck Colors (Caroline International/Capitol). Disponible le 13 octobre.