Le batteur et parolier du célèbre trio canadien Rush est mort le 7 janvier. Il avait 67 ans.
Ainsi, comme si souvent, il aura fallu que Neil Peart meure des suites d’un cancer du cerveau pour que son nom, indissociable de celui de Rush, ne soit pas associé ici bas à des commentaires ironico-méprisants – en France, le stye prog rock n’a jamais eu bonne presse, et Rush encore moins. Pourtant, dans le reste du monde, du Brésil à l’Allemagne en passant par le Canada (évidemment) et les Etats-Unis, ce groupe est vénéré par un nombre incalculable de music lovers et d’artistes venus de tous les horizons (Dave Grohl, Billy Corgan, Trent Reznor, Brad Mehldau, Vernon Reid…), et la popularité et le respect qu’il inspire n’ont jamais faibli depuis plus de quarante ans.
Si chaque membre de Rush est un musicien culte, Neil Peart l’aura peut-être été encore plus que Geddy Lee et Alex Lifeson. Grâce à son extraordinaire maîtrise de la batterie, la beauté de son son, mais plus encore grâce à son style unique, d’une invention et d’une précision inouïes.
Neil Peart était et restera pour toujours un drum hero dont des millions d’admirateurs, batteurs ou non, ont mimé, façon air drumming, les étourdissantes symphonies percussives dont la beauté graphique n’avaient d’égal que les architectures savantes.
Outre celles, toutes aussi mémorables les unes que les autres, de La Villa Strangiato, Xanadu, The Spirit Of Radio, Tom Sayer (quel groove fantastique !) ou encore Mystic Rhythms, c’est celle, absolument époustouflante, de l’instrumental XYZ qui le fit entrer au panthéon des batteurs – même si, comme c’est souvent le cas avec les musiciens aussi influents que lui, chacun a “son” Neil Peart favori.
Il faut voir ne serait-ce qu’une fois dans sa vie la (joyeuse) folie collective que provoquait XYZ quand Rush le jouait sur scène. Le DVD “Live In Rio” témoigne de cette communion : dès que Neil Peart joue avec gourmandise les premières mesures de l’intro (légendaire), il fait chavirer de bonheur, voire littéralement entrer en transe les rockfans cariocas.
Respect éternel.