Hang, le quatrième album du duo Foxygen, est une dinguerie psyché-pop-glam enregistré sur bande analogique en compagnie d’un grand orchestre de 40 musiciens. Hello, Yellow Brick Road !
Après la fixette Stones-Velvet de We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic (2013) et le bruitisme hirsute de …And Star Power (2014), Sam France et Jonathan Rado, alias Foxygen, ont exaucé un fantasme : enregistrer dans un vrai studio, avec un grand orchestre professionnel et sur de l’authentique bande deux-pouces, soient les conditions de production d’un album de T. Rex ou d’Elton John autour de 1973.
Pas du genre à minimiser ses ambitions, le duo a fait appel au folk-soulman Matthew E. White pour les arrangements et à Steven Drozd des Flaming Lips et aux deux wonderboys de Lemon Twigs pour graver son propre Yellow Brick Road. Le résultat est à la hauteur de la vision en grand large de France et Rado, du premier single « Follow the Leader », somptueuse uchronie calif’ orchestrée façon Gumble & Huff, au néo-classique « America » en passant par le maximaliste « On Lankershim » où le Tiny Dancer valse avec la sunshine pop, l’irrésistible tack-piano du Bolanien « Avalon » et le grand final en IMAX de « Rise Up ». Que les amateurs des premiers EP lo-fi de Foxygen se rassurent : les déraillements et changements de braquets impromptus, une des marques de fabrique du duo, figurent également dans l’agenda raturé des grands fans des brouillons fulgurants de Todd Rundgren.
Vintage jusque dans sa durée (trente-deux minutes et 29 secondes), Hang devrait accrocher plus d’une oreille sensible à l’art – disparu ? – de la mélodie pop et servir de canevas baroque’n’roll à une tournée aussi débraillée qu’excentrique. Hello, Yellow Brick Road !
Foxygen Hang (Jagjaguwar/PIAS). Disponible le 20 janvier en CD, vinyle et version digitale. Concert à Paris (Trabendo) le 26 février.