Sortie en salles le 6 juillet d’Ennio, documentaire magistral sur le plus grand maestro de l’histoire la bande originale de film.
Au terme des 156 minutes du documentaire de Giuseppe Tornatore (Cinema Paradiso), le réalisateur Roberto Faenza avance une théorie intrigante : “Ennio Morricone a peut-être inventé la musique de film“. Basé sur onze heures d’entretiens entre 2015 et 2020, année de la disparition du Maestro, Ennio valide son propos en explorant les facettes multiples du plus grand metteur en sons de l’histoire de la pellicule, tour-à-tour trompettiste de formation classique, arrangeur pop pour RCA Victor, saucier en chef du western spaghetti, sonorisateur de gialli avec l’ensemble concret du Gruppo Di Improvivisazione Nuova Consonanza et compositeur de concertos, d’opéras et de messes. L’histoire d’un géant, mais aussi celle d’une revanche : longtemps vilipendé par son mentor du conservatoire classique Goffredo Petrassi pour ses acquaintances avec les milieux “vulgari“ du cinéma et de la variété, le Maestro devra patienter jusqu’à 1983 et la partition déchirante d’Il était une fois en Amérique pour obtenir le respect de ses pairs.
Passionnant, enjoué, souvent émouvant, servi par un casting de série A (Clint Eastwood, Quentin Tarantino, Bernardo Bertolucci, Dario Argento, Wong Kar-Wai, Quincy Jones, John Williams, Bruce Springsteen…), riche en révélations — saviez-vous que Sergio Leone avait privé Morricone d’Orange mécanique ? — et en archives foudroyantes, dont une bouleversante séquence inédite du tournage en musique d’Il était une fois en Amérique, offre une éblouissante masterclass commentée avec humour et (parfois) humilité par le principal intéressé. Du cri du coyote du Bon, la brute et le truand à la sirène d’ambulance inspiratrice du score à guimbardes du Clan des siciliens au méconnu, mais sublimissime Metti una sera a cena (Disons, un soir à dîner, 1969) Ennio revisite généreusement des thèmes choisis parmi les 500 bandes originales d’un professionnel au dessus de tout soupçon.
Ennio, en salles le 6 juillet (distribution : Le Pacte)
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