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Anne Paceo, merci en corps

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Hier soir au Cent Quatre, Anne Paceo jouait pour la première fois à Paris le répertoire de son nouvel album “Bright Shadows”.

On se souviendra longtemps de la première fois où l’on a entendu Bright Shadows, la chanson qui donne son titre à l’album addictif qui tourne sur nos platines au moment où l’on écrit ces quelques lignes. La belle idée du soir ? Convier un trio de danseurs, deux femmes et un homme, à incarner corps et âme tout ce que ce titre afrobeat-mais-pas-que charrie de sensuel et d’organique. Au moment où le monde agonise et se déshumanise lentement mais sûrement, que le corps soit ainsi célébré lors d’un concert de jazz a quelques chose de salutaire et d’émouvant.

Il y a peu, au Studio de l’Ermitage, Anne Paceo refermait la boucle “Circles”, son déjà magnifique opus précédent. Avec “Bright Shadows”, dont elle et ses musicien.ne.s ont joué l’intégralité hier soir, elle passe encore dans une nouvelle dimension. Non contente de s’affirmer en tant que batteuse singulière au son à la fois puissant et délicat, ses talents de cheffe d’orchestre et de compositrice éclatent désormais au grand jour. Avec tout ce qu’il faut de douceur et d’autorité, elle guide les siens et emmène son public dans sa quête de musiques sans frontières, elle qui mieux que personne sait faire revivre dans chaque note, chaque mélodie, chaque groove le meilleur des mondes qu’elle visite.

Assister à un concert d‘Anne Paceo, c’est vivre une expérience unique. D’abord parce que son groupe n’a sans doute jamais aussi bien sonné, grâce aux “anciens” (Pierre Perchaud à la guitare, Tony Paelman aux claviers, Boris Darley au son) et aux “nouveaux” (Ann Shirley et Florent Mateo au chant, Christophe Panzani au saxophone). Mais aussi parce qu’on a la certitude de voir quelque chose de nouveau se créer là, devant nous : une musique métisse et subtile où, que l’on joue d’un instrument ou de la voix, chacun a une émotion à partager.
En 2019, bonne nouvelle, Anne Paceo et son groupe vont beaucoup jouer. Ils passeront forcément près de chez vous. Ne manquez pas ça.

PS : En première partie, Marion Rampal nous a elle aussi impressionné, en trio avec, notamment, Sébastien Llado au trombone. Un tour de chant (et bientôt disque) qui révèle une songwriter qui sait le poids des mots, les siens comme ceux des autres (belle reprise de Do You Wanna Be Saved d’Amina Claudine Myers).