Il n’est jamais trop tard pour bien faire : “Bella Donna” et “The Wild Heart”, les deux premiers albums solo de Stevie Nicks, viennent enfin d’être réédités en version Deluxe. Occasion rêvée de (re)découvrir ces deux petits bijoux pop.
Comme votre Doc, vous allez donc pouvoir vous débarrasser des premières versions cd de “Bella Donna” et “The Wild Heart” au profit de celles que Rhino vient donc de mettre sur le marché. “Bella Donna”, paru en 1981 sur le label créé par Miss Nicks, Modern Records, est augmenté de deux compact discs. Le CD 1 est truffé d’early takes, d’alternate versions, de demos, d’unreleased versions et de chansons extraites de BO (Blue Lamp, entendue dans Heavy Metal, dont votre Doc avait acheté l’album rien que pour True Companions de Donald Fagen, mais ça c’est une autre histoire, et Sleeping Angel, entendue dans Fast Times At Ridgemont High). Mes oreilles sifflent déjà : « Mouais, ces cadeaux bonus n’ont souvent que peu d’intérêt… » Le Doc est d’accord avec vous, sauf que, cette fois, c’est tout le contraire ! Ces onze bonus tracks jettent toutes une lumière passionnante sur les dix versions définitives de l’album, modèle de perfection pop s’il en est. Idem pour le troisième CD, enregistré live au Fox Wilshire Theatre le 13 décembre 1981, quelques jours avant la bella donna ne s’envole pour la France afin de rejoindre ses petits camarades de Fleetwood Mac, qui avaient déjà commencé de travailler sur “Mirage” dans le légendaire Château d’Hérouville…
Si vous lisez l’anglais dans le texte, le Doc vous conseille de dévorer le livret de 24 pages, passionnant d’un bout à l’autre. On y apprend pas mal de choses sur la génèse de cet album produit par son lover de l’époque, Jimmy Iovine (un monsieur qui a réussi dans le music business). “Bella Donna” ressemble quasiment à un best of : rien que l’enchaînement des trois premières chansons laisse pantois – comment résister aux charmes vénéneux de Bella Donna, Kind Of Woman et Stop Draggin’ My Heart Around, en duo avec Tom Petty & The Heartbreakers ? Songwriting pop finement ciselé, élans rock savammant maîtrisés, inflexions country, voix teintée de soul… Miss Nicks, qui venait pourtant d’aligner six années durant les perles avec le Mac (Rhiannon, Dreams, Sara…) était au sommet de son art au début des eighties : Edge Of Seventeen en témoigne aussi. Et l’album est servi par un team de musiciens triés sur le volet (les Heartbreakers, Waddy Watchel, Roy Bittan, Don Henley…).
Toujours produit par Jimmy Iovine (avec qui elle avait rompu entre temps…), “The Wild Heart” (1983) est l’indispensable follow up de “Bella Donna”. Un rien plus ancré dans le son des années 1980 (synthéseurs, priez pour nous…), il contient aussi son lot d’instant classics : Sable On Blond, Nightbird, If Anyone Falls, Beauty And The Beast (sommet d’émotion, enregistré avec un orchestre à cordes) et Stand Back, illuminé par la guitare “billyjeanesque” de Steve Lukather et la présence mystérieuse de Prince – là encore, votre Doc vous invite à lire le livret pour en savoir plus… Pas de live cette fois, mais un second cd de bonus tracks aussi essentiel que celui de “Bella Donna” (ne passez pas à côté de Garbo et de la version demo de Are You Mine). Mention, aussi, aux choristes de Miss Nicks (les fameuses “Ladies Vocals”), Sharon Celani et Lori Perry, dont les arabesques vocales s’accordent idéalement à la voix de leur patronne. •
CD
“Bella Donna” (3 CD Deluxe Edition Atco Modern Records Rhino / Warner Music)
“The Wild Heart” (2 CD Deluxe Edition Atco Modern Records Rhino / Warner Music)