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Classiq Rock

Fleetwood Mac, l’album culte en édition Deluxe

La version Deluxe de “Fleetwood Mac”, l’album éponyme qui fit entrer le groupe anglo-américain dans une autre dimension sera dans les bacs le 19 janvier. Elle est à la hauteur des espérances.

Fleetwood Mac Pochette

La ligne est fine entre l’oubli définitif et la reconnaissance tardive. Huit ans après ses débuts sur sa terre natale – celles des Angles, de l’aure côté de La Manche, là où il s’est joué plus d’un tour de l’histoire du rock – Fleetwood Mac est à la croisée des chemins. Ce combo porté par l’inoxydable duo rythmique formé par Mick Fleetwood et John McVie avait déjà commencé de s’écarter du blues-rock made in London avec l’arrivée du singer songwriter californien Bob Welch en 1971. Mais celui-ci rend son tablier en 1974, et Mick Fleetwood se met immédiatement à la recherche de son successeur. Va-t-il enfin parvenir à stabiliser la formation de son groupe fétiche ?

FLEETWOOD MAC Photo 4

Lors d’une visite au (désormais) légendaire studio Sound City de Van Nuys, le producteur Keith Olsen, futur géant de la profession, lui fait écouter un album sur lequel il vient de travailler, celui du duo formé par Lindsey Buckingham et Stevie Nicks. Impressionné par la musique, il passe un coup de fil à Lindsey Buckingham, qui lui fait vite comprendre que son duo avec Stevie Nicks est du genre insécable…

Fleetwood Mac Photo Sam Emerson 2

« And the rest is history », comme dirait l’autre. Buckingham et Nick rejoignent le Fleetwood et les “McVies” et tout ce beau monde commence de travailler sous la supervision de Keith Olsen. Ainsi américanisé, Fleetwood Mac va se réinventer et trouver un nouvel équilibre. Pour ainsi dire parfait. Miracle(s) de la musique, les talents de Buckingham, Nick et Christine McVie sont instantanément compatibles – dès le premier dîner du groupe dans un restaurent mexicain de Los Angeles, cette dernière tombe sous le charme du couple Buckingham-Nicks. En studio, l’alchimie est comme palpable, la créativité au beau fixe, les instant classics tombent des mains des un(e)s et des autres. « Something’s happening », quelque chose se passe, tous les membres du groupe en sont persuadés.

Fleetwood Mac Ouverture

“Fleetwood Mac” sort en juillet 1975. Le succès est à combustion lente. L’album atteint le sommet des charts plus d’un an après sa parution, mais il squattera in fine trente-sept semaines le Top Ten, et plus de quinze mois le Top 40 !Résultat : cinq millions d’exemplaires écoulés. Soit la meilleure vente de 33-tours de 1976, juste après le double live de Peter Frampton, “Frampton Comes Alive”. Over My Head et Say You Love Me de Christine McVie, Rhiannon de Stevie Nicks : les trois 45-tours issus de l’album entrent tous dans le Top 20. Monday Morning passe aussi en boucle sur les radios états-uniennes. Et que dire de Monday Morning de Lindsey Buckingham, avec ses accents à la Beach Boys ? Tout aussi mémorable que le sublime Landslide de Stevie Nicks, qui devient très vite un classique – « A very special song », comme dit la chanteuse dans le CD “Live From The Tour” inclu dans le coffret. Tu m’étonnes !

Fleetwood Mac Photo Sam Emerson 1

A vrai dire, il n’y a rien à jeter dans “Fleetwood Mac”, aucun filler. World Turning est encore une autre merveille, cosignée cette fois par Buckingham et Christine McVie, dont les voix se mélangent idéalement. Et même le remake de Crystal de Stevie Nicks, dont la VO figure sur “Buckingham Nicks” (on attend toujours la réédition officielle en CD !) est une très grande réussite. On frôle la perfection sans qu’elle soit glacée. Bien au contraire. Cette pop adulte teintée de folk immémorial et de soul métissée (Warm Ways de Christine McVie !) a merveilleusement passé le cap des années. Et quand on sait que l’album suivant, “Rumours”, atteindra des hauteurs encore plus stratosphériques, on reste toujours aussi pantois d’admiration, même quarante-trois ans après…

FLEETWOOD MAC Photo 5

Dans sa magnifique version Deluxe, le CD remasterisé de “Fleetwood Mac” est lové dans un coffret format 33-tours, augmenté de deux CD, “Early Versions & Live From The Warner Bros. Sound Stage” (versions différentes, dont une fascinante de Rhiannon, versions live…) et “Live From The Tour” (d’emblée, on sent que les nouvelles chansons sonnent comme des classiques…), et d’un DVD contenant l’album original remixé en 5.1 Surround et disponible en 24/96 Stereo Mixes (tout les frissons pop avec le confort moderne). Et, bien sûr, le LP est là, avec une qualité de pressage plus-que-soignée.
Les fans apprécieront aussi le livret, pour sa richesse iconographique – on revisite entre autres l’envers du décor de la somme toute étrange pochette originale… – et la qualité des liner notes : David Wild fait fort justement remarquer ce “White Album” (le surnom donné à “Fleetwwod Mac”) était celui de la fusion des talents et non pas celui de la fission (en référence à celui des Fab’ Four évidemment).
Une édition très spéciale qui a donc tout du « must have ». Il n’est jamais trop tard pour (re)découvrir un grand disque. •

3 CD / 1 DVD / 1 LP “Fleetwood Mac” (Reprise / Warner Music, sortie le 19 janvier). Existe aussi en version “2 CD Expanded” (l’album original remasterisé et le CD “Early Versions & Live From The Warner Bros. Sound Stage”) et CD simple (l’album original remasterisé).