Les trois concept albums imaginés par Tom Galley entre 1985 et 1992 et portés par un impressionnant casting de hard-rockeurs britons viennent d’être réédités.
Souvenez-vous, 1985 : Deep Purple décide de se remettre le couvert après neuf ans d’inactivité. Juste avant que “Perfect Stranger”, l’album de l’inespéré comeback de Ritchie Blackmore & Co n’emporte tout, enfin presque tout sur son passage, on s’était rué, comme tout bon record digger prêt à acheter n’importe quel 33-tours auquel avait participé un membre imminent de la “Deep Purple Family”, sur le premier Phenomena, sorte de concept album heroic-fantaisy(ste ?) vaguement horrifico-gothique conçu par Tom Galley et all-starisé par la frange de ces valeureux hard-rockeurs britons assis à califourchon sur les branches de l’arbre généalogique de la grande famille “Purple” : feu le guitariste Mel Galley (frère de Tom), le batteur Cozy Powell (RIP), le claviériste Don Airey, le bassiste Neil Murray et, last but not least, celui pour qui on avait claqué pas loin de 75 francs si ma mémoire est bonne (les vinyles en import, c’était pas donné mes cocos !), l’irremplaçable Glenn Hughes au micro. Quelques outsiders étaient aussi au générique, tels les chanteurs John Wetton et Ray Gillen, le guitariste Scott Ghoram (Thin Lizzy) ou son confrère Brian May, qu’on ne présente plus.
Mais c’était bien Tonton Glenn qui nous avait poussé à investir, et on ne le regretta pas : il était au top de sa forme dans le premier opus – il chante aussi quelques titres dans “Phenomena II Dream Runner” –, le seul des trois à être passé au rang de disque culte. Oserais-je avouer que “Phenomena III Innervisions” m’était en son temps (1992) passé au-dessus de la tête ? J’avais sans doute d’autres chats grunge à fouetter…
J’invite donc ceux qui douteraient de l’apport essentiel d’Uncle Glenn à écouter séance tenante Kiss Of Fire, Still The Night et Dance With The Devil (tous extraits du premier opus), typiques du melodic hard-rock des eighties, briton côté cœur mais états-unien côté portefeuille, avec synthés fluorescents et afterbeats pyrotechniques en prime – Cozy t’en fais pas, on t’aimera toujours. Les plus experts d’entre vous ne manqueront pas de noter au passage que Kiss Of Fire ressemble beaucoup à Gambler de Whitesnake. Logique, puisque Gambler était coécrite par David Coverdale et Mel Galley, qui faisait alors partie du groupe…
Bref, s’il ne restait qu’un Phenomena, ce serait le premier, réédité/remasterisé officiellement et lové dans son digipack dépliable. Vivent les années 80 !
PS : Pour la petite histoire, le seul tube glané par Tom Galley fut Did It All Your Love, chanté par le regretté John Wetton et plutôt dans la veine “prog-pop” d‘Asia… •
CD “Phenomena”, “Phenomena II Dream Runner” et “Phenomena III Innervisions” (Explore Rights Management Ltd, déjà dans les bacs)