Le premier vrai opus solo du guitariste de Queen, “Back To The Light”, vient d’être réédité. Julien Ferté est heureux.
Permettez-moi tout d’abord de revenir en arrière un peu plus que de raison, neuf ans avant la sortie de “Back To The Light”. En 1983 donc, l’année où Queen ne tourna pas mais enregistra “The Works”, ce qui n’empêcha pas ses membres de se lancer dans des projets parallèles, Brian May en tête avec le mini-album “Star Fleet Project”, gravé avec Fred Mandel aux claviers, Phil Chen à la basse et Alan Gratzer à la batterie et, last but not least, Eddie Van Halen en special guest à la guitare, qui met le feu dans Blues Breaker, dédié à un certain “E.C.” (suivez mon regard…). A ce jour, ce disque qui n’était, je cite, « ni un album solo de Brian May » et encore moins un album de Queen (May lui-même était obligé de le préciser dans ses liner notes au verso de la pochette !), n’a jamais été réédité en CD. C’est prévu, mais pas pour tout de suite, car le guitariste-astronome compte d’abord ressortir son second album solo, “Another World”, et seulement ensuite, si tout va bien, “Star Fleet Project”, car il y a, dit-on, pas mal de chutes de studio…
En attendant, réjouissons-nous de pouvoir redécouvrir “Back To The Light” dans tous ses états, de la version simple CD à la version “Limited Edition Box Set”, que muziq.fr a eu le bonheur de recevoir : l’album original en vinyle 180g blanc, en CD, un autre CD, “Out Of The Light”, avec onze versions alternate et/ou live, et un livret format 30cm de 32 pages, sans oublier un beau tirage photo (de Mister May bien sûr) à encader et un pin’s ovale doré. Alors, près de trente ans après, comment ça sonne un album solo de Brain May ? Bien, très bien même. D’abord grâce au songwriting : les chansons, tenez-vous bien, ont des couplets roboratifs, des refrains accrocheurs et même, oui, c’est fou, des SOLOS DE GUITARE ! (Ça commençaient déjà à tomber en désuétude en 1992, mais comparé à aujourd’hui…).
Joie, aussi, que de réaliser à nouveau, même si on le savait déjà et qu’on n’avait pas oublié, à quel point le son Queen devait non seulement aux pyrotechnies jamais frimeuses de Master May, mais aussi à son timbre de voix, et plus encore sa science des harmonies vocales et des chœurs célestes, avec ou sans le regretté Freddie. Et puis il y a l’arme fatale derrière les fûts : le regretté Cozy Powell, enclumeur génial qui signait ici l’un des dernières contributions majeures au heavy rock mélodique. L’enchaînement The Dark / Back To The Light / Love Token / Ressurection (soit les quatre premiers morecaux du disque) est historique. (Plus loin, il y a même des tubes, mais sans lui, on songe notamment à Too Much Love Will Kill You et Driven By You.) Bref, faites-vous plaisir, revenez vers la lumière, laissez-vous guider par Brian May.
COFFRET Brian May : “Back To The Light” (EMI / Universal, déjà dans les bacs).
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