La pop française en bleu, blanc, schnock

Les music-lovers de la revue Schnock sont de retour avec une compilation de 44 titres hexagonaux circonscrits entre 1966 et 1984. Préparez vos magnéto-cassettes !

Deux ans après Sur la platine de Schnock, vol. 1 (aperçu à 485,99 € sur Amazon !), nos camarades de « la revue des vieux de 27 à 87 ans »  récidivent avec Bleu, blanc, Schnock, transposition en double-CD de l’émission hebdomadaire animée par Alister et Mathieu Alterman sur Ouï FM. L’axe de travail et le mot d’ordre des compileurs (« No future mais No stalgie ») restent identiques au coeur d’une sélection de 44 titres répartis en deux sections. Pop à la papa, le premier volume, exhume les faces cachées de Jacques Dutronc (« Le responsable », période garage), Eddy Mitchell (« L’enfant électrique », deep-funk millésimé 1973), Pierre Vassiliu (l’exceptionnel « Film », en différé du Bois de Boulogne), Georges Moustaki (« On est tous des pédés ») et du regretté Michel Delpech (« Les groupies »). La fixation Gainsbourienne est également de retour au travers du bel et rare « Hélicoptère » de Mireille Darc, une production estampillée SG/Michel Colombier aux côtés d’extraits de soundtracks signées Francis Lai (« Rapt », une variante redoutablement groovy du « Cinq pour l’aventure » de L’aventure, c’est l’aventure) et Chet Baker, invité de luxe à la bande-son de Flic ou voyou.

Entre deux standards gold (« Viens chez moi, j’habite chez une copine » de Renaud et « Confidences pour confidences », l’ode fellatoire de Jean Schultheis), Futur Schnock  – une allusion à Herbie Hancock ? – creuse ensuite le sillon du rock vénère (Les Dogs, Telephone, le « Macadam » anxiogène de Christophe), de l’electro-pop tricolore (Telex, Taxi Girl) et de la library music (« Riviera Express » de Bernard Estardy et « Electronic Mutation » des sessionmen de l’ombre Pierre-Alain Dahan et Slim Pezin. Et que serait une anthologie Schnock sans ses réjouissantes sorties de route ? « Chéri, tu m’as fait un peu trop boire ce soir », se plaint une Sheila un peu pompette sur un air de foxtrot en plage 11. Plus loin, Claude François revisite le « Ease On Down the Road » de Michael Jackson, sur la BO de The Wiz, dans la langue de Guy Lux, entre deux tentatives de diversification professionnelle de Catherine Deneuve (« Lady From Amsterdam », tiré de la bande-son de Courage, fuyons ! et d’Amanda Lear « Made in France »). « Youpi la France ! », pour citer Odeurs, valeureux participants d’une compilation sensass’ en vente chez tous les bons disquaires.

Bleu, blanc, Schnock (Warner) Disponible en 2-CDs et version digitale le 21 octobre.