Sony Music publie via son label Legacy une nouvelle collection de triple cd (ou de double lp) dédiés aux musiques afro-américaines qui mettent tout le monde d’accord sur le dance floor – logique, puisqu’elles ont ont été assemblées par des DJ. Muziq.fr a demandé à écouter celles consacrées à la soul, au funk, au disco et à l’electro-funk.
Premier constat, après avoir exploré (au casque, car j’adore danser dans ma tête, ma boîte crânienne étant la boîte de nuit – et de jour – que je fréquente le plus souvent) les quatre volumes que l’attaché de presse a eu la gentillesse de nous envoyer : il y a pas mal – bien trop ? – de disco dans “The Legacy Of Soul” et dans “The Legacy Of Funk” (où les puristes trouveront qu’il y a trop peu de funk…), pas que du funk électronique – mais suffisamment quand même – dans “The Legacy Of Electronic Funk” (où il y a aussi du disco, ajouteront encore les puristes). Bref, à part “The Legacy Of Disco”, où il n’y a bien que du disco (mais parfois joué par des jazzmen, tels Harvey Mason, George Duke ou Herbie Hancock, qui adore danser en boîte), la confusion stylistique règne un peu. Cela dit, faut-il à ce point ériger des barrières entre les musiques afro-américaines destinées à te faire secouer ton popotin, ami lecteur ? (« Shake your booty », comme on dit là-bas.) Oui et non.
La soul, le funk, le disco sont des genres majeurs, au même titre que le hip-hop (West Coast et East Coast), sur lequel deux volumes de cette collection s’attardent aussi (tiens, c’est ballot, j’aurais dû le demander à l’attaché de presse…). Les autres “genres” sont des déclinaisons plus ou moins passionnantes situées à des époques plus ou moins précises – désolé pour les fans hardcore de new jack swing (mais en reste-t-il encore ?) Le plus important reste la qualité des chansons, le budget alloué à la production (il fallait des sous, naguère, pour faire sonner un disque comme il faut) et, of course, la puissance du groove.
Et de ce côté, les quatre volumes parvenus à la rédaction de muziq.fr nous ont procuré suffisamment de plaisir pour que l’on puisse se permettre de vous les recommander, même si dans chacun d’entre eux il y a des morceaux que vous zapperez en vous disant un truc du genre : « Franchement, ils étaient obligés de mettre celui-là ? » Ou bien : « Ok, sympa le nombre de version Extended ou éditées par de prestigieux DJ, mais bon, là, c’est vraiment trop extended, on n’en voit pas la fin ! » Ou encore : « Hmm, là c’est quand même un peu trop atrophié du bulbe rythmiquement… » Et même : « Gladys Knight & The Pips, Michael Wycoof, du funk ?! Il faut qu’ils consultent les compileurs… » Arrêtez de râler bon sang ! Car il y a aussi, et même surtout, une floppé de bombinettes groovy pour ne pas danser idiot disséminées dans les quatre volumes.
Des que vous connaissez sans doute déjà par cœur : Harlem de Bill Withers, Let ’Em In de Billy Paul, Funkier Than A Mosquito’s Tweeter de Nina Simone, Night Over Egypt de The Jones Girls (pas funk pour un sou, mais bon…), Play That Funky Music de Wild Cherry, Dazz de Brick, Lowdown de Boz Scaggs (plus pop que funk, mais certes très funky), Star Search de Mico Wave, Reach For It de George Duke, What A Diff’rence A Day Makes d’Esther Phillips… Mais aussi des que vous allez (re)découvrir : Express Yourself du New York Community Choir, Could Heaven Must Ever Be Like This d’Idris Muhammad, Beat Wise d’Herbie Hancock, Pumpin’ It Up de George Clinton, Risin’ To The Top de Keni Burke, Buttercup de Carl Anderson (composé par Stevie Wonder)… Dès lors, difficile de bouder son plaisir •
CD/LP Collection “The Legacy Of” (Legacy / Sony Music, sortie le 23/9).