En 1995, les Rolling Stones retournent dans les clubs et offrent à Paris leur retour à L’Olympia, près de trente ans après leur dernière apparition dans la salle mythique du Boulevard des Capucines. Un concert à réécouter et à revoir dans une nouvelle édition exclusive aux formats CD/Vinyle/DVD/Blu-ray.
Le dimanche matin du 2 juillet 1995, une longue file d’insomniaques longe l’avenue des Champs-Élysées en s’engouffrant dans la rue de Berri en direction du feu Virgin Megastore avec un seul objectif en tête : obtenir de l’employé en gilet rouge de la billetterie un bracelet bleu turquoise. Prix du sésame : 250 nouveaux francs ! Le lendemain soir, 1800 privilégiés assistent au concert comeback des Rolling Stones à L’Olympia, 28 ans après leur dernier passage dans la salle bâtie par Bruno Coquatrix. Au perchoir, Jack Nicholson s’installe aux côtés de Jerry Hall et de Bert Richards, le paternel de Keith. James Jagger, le futur punk-rocker de la série Vinyl, déverse son verre de Coca sur les « payants » amassés dans la fosse. Un des souvenirs marquants d’un concert où la proximité inédite avec les Dieux du stade avait été entachée par un sono supersonique – Les ingénieurs du son avaient-ils repris les potards de l’Hippodrome de Longchamp, où les Stones avaient joué la veille sous une averse biblique ?
Passé la première partie du groupe francilien La Place accueillie avec une hostilité palpable — un voisin de fosse leur a même jeté ses chaussettes — suivie du branchement des caméras, Honky Tonk Women introduit une performance de deux heures où la nostalgie rejoint la démonstration de force. « Je ne me rappelle plus le premier show ici, c’était quand alors ? », s’enquiert Mick Jagger. « 1964 ! », lui répondent d’une seule voix les statisticiens des premiers rangs. Passée la stupeur de pouvoir déchiffrer la couleur des lacets des baskets hi-tech de Mick Jagger sans passer par l’écran géant, le spectacle s’oriente vers la bis repetita du carnet de bal des énormodromes, à l’inverse des répertoires plus fouillés des récents concerts intimistes du Paradiso d’Amsterdam et de la Brixton Academy de Londres. Heureusement, un lumineux intermède électroacoustique regroupant Wild Horses et Let It Bleed intervient à mi-parcours, suivi d’un antique flashback blues avec Down In The Bottom d’Howlin’ Wolf, que les apprentis de Dartford n’avaient plus pratiqué depuis l’île de Man en 1964, puis Shine A Light, assisté par Don Was à l’orgue Hammond. Nerveux, Ron Wood perd ensuite son strap de guitare pendant que ses camarades entament Start Me Up. Guidé par le bras armé de Keith Richards, le rouleau-compresseur It’s Only Rock’n Roll/Brown Sugar/Jumpin ‘Jack Flash achève la représentation aux alentours de 23 heures. Rideau sur L’Olympia ? Les happy-fews de juillet 1995 ignoraient que les Rolling Stones leur redonneront rendez-vous au même endroit et à la même heure huit ans plus tard, lors de la tournée 40 Licks, et que la bonne maison Mercury Studios allait leur offrir de revivre en 2023 cet historique chapitre francilien de la saga stonienne en formats vinyles, CD, DVD et Blu-Ray.
Et au fait, ce nouvel album ? Mince, plus de place !
The Rolling Stones “Totally Stripped, Paris L’Olympia 1995“ (Mercury Studios/Universal). Éditions limitées triple vinyle/2CD/2CD+DVD ou Blu-ray SD limitées à 7000 exemplaires – exclusivité FNAC.
Setlist