Attendu et espéré depuis plus de trente ans, “Rubberband”, que Miles Davis avait enregistré juste après sa signature avec Warner Bros., sortira le 6 septembre.
En octobre 1985, Miles Davis avait beaucoup peint aux Ameraycan Studios, propriété du guitariste Ray Parker, Jr. Accessoirement, il avait aussi enregistré un disque, qui devait être son premier pour sa nouvelle maison de disques, Warner Bros. Mais Tommy LiPuma, grand manitou et producteur “maison”, fit la grimace en écoutant les bandes. Résultat, le trompettiste finit par recontacter Marcus Miller, qui lui offrit “Tutu” sur un plateau d’argent. « And the rest is history », comme ils disent.
Cet album inédit nommé “Rubberband” va donc enfin sortir à la rentrée. Produit par Randy Hall (qui avait déjà travaillé sur l’album du comeback de Miles en 1980, “The Man With The Horn”) et par Zane Giles (connu pour son travail avec The Jacksons, Earth, Wind & Fire et Dionne Warwick), il aura donc dormi près de trente-cinq ans dans les archives ! Inspirés par le producteur anglais Trevor Horn, très créatif et très à la mode à cette époque, Hall et Giles composèrent de nombreux titres pour Miles, tous très “urbains”, modernes et accrocheurs, une sorte de remake eighties d’“On The Corner”, brulôt funk avant-gardiste de 1972 qui n’avait pas vraiment permis à Miles de séduire les fans de James Brown et de Sly & The Family Stone mais qui, au moins, avait contribué à sa légende discographique.
Résultat : “Rubberband” fut selon ceux qui participèrent aux séances d’enregistrement l’un des disques les plus variés de Miles. La version de cet album refusé en son temps qui sortira début septembre comportera onze titres (dont certains furent réutilisé sans “Doo-Bop”, le premier album posthume de Miles, sorti en 1992), tous cocomposés par Randy Hall et Zane Giles, parfois avec Miles ou Neil Larsen et Wayne Linsey, du groupe Maze;
Soit huit instrumentaux (This Is It, Paradise, Give It Up, Maze, Carnival Time, que Miles a parfois joué sur scène, See I See, Echoes In Time / The Wrinkle et Rubberband) et, ô surprise, trois chansons (I Love What We Make Together, chanté par Randy Hall – Al Jarreau fut un temps envisagé, et Miles joua d’ailleurs ce titre sur scène en le renommant… Al Jarreau –, Rubberband Of Life, chanté par Ledisi, et So Emotional, chanté par Lalah Hathaway.
On l’aura compris : l’album a été terminé récemment par ses producteurs originaux et le neveu de Miles, Vince Wilburn Jr., qui succèda – lourde tâche ! – au batteur Al Foster dans le groupe de son tonton en 1985.
Encore quelques semaines de patience avant de découvrir “Rubberband”, auquel avaient participé – entre autres… – le guitariste Mike Stern, les claviéristes Adam Holzman, Neil Larsen et Wayne Linsey, le percussionniste Steve Reid, le saxophoniste Glen Burris et Vince Wilburn, Jr. à la batterie. Miles, lui, était of course à la trompette, aux claviers, s’offrant même quelques interventions vocales de ci de là. Il nous tarde !
CD/LP “Rubberband” (Warner Bros. Records / Rhino, sortie le 6 septembre. Pochette illustrée par une toile originale de Miles Davis.