Gaston : la baffe ?

Le label japonais Ginn Music Group vient de rééditer en CD le premier album éponyme de ce groupe funk-disco-jazz de Gastonia.

On ne va pas s’mentir : avant qu’il nous fasse de l’œil en facing de notre rayon soul-funk préféré, celui du Gibert Joseph de Paris 6 (26, Boulevard Saint-Michel, pssez-vous du gel funky-alcoolique, descendez l’escalier roulant, tournez à droite ou à gauche, faites dix mètres et demandez Weshdodo de notre part), on n’avait jamais entendu parler de Gaston. La gaffe ? Pas trop grave, mais quand même : on s’en veut un peu que ce groupe basé à Gastonia, dans le conté de Gaston – d’où leur patronyme qui n’est donc pas un hommage au génial anti-héros d’André Franquin – soit passé sous les radars de muziq.fr depuis tout ce temps. Car leur premier album date tout de même de 1978 ! Paru, il est vrai, sur un label certes très, très local, Hotlanta Records, basé lui à Atlanta.

Non : “Gaston” n’est pas un chef-d’œuvre oublié, une huitième merveille du monde injustement méconnue qui vous fera oublier Kool & The Gang, Commodore ou Pleasure. Mais leur disco-funk tout en digressions jazzy (cf. les deux instrumentaux, le syncopé Fantasy Garden et l’hypnotique Clap Song de dix minutes, auréolé d’une flûte volante et traversé par des vagues de synthés cosmiques comme on en entendait dans les disques d’Ohio Players et de Parliament), la qualité de la production (malgré un budget qu’on imagine plus serré que celui d’un Earth, Wind & Fire) et, spécial bonus, leur chouette pochette de disque feront le sel de votre compactothèque : il est toujours bon de pouvoir faire écouter à ses ami.e.s des raretés de derrière les fagots. Et commencez par le commencement, Magnificent Choo Choo, composé par le guitariste Quincy Huitt, qui s’offre un chouette chorus électrisant. Celle-là, on l’adore.

CD Gaston : “Gaston” (Ginn Music Group / Import Japonais).