Les bonnes vibrations de Potatohead People

31/10/2020

Le duo canadien hip-hop-funk-jazz-mais-pas-que revient avec “Mellow Fantasy”, un troisième opus idéal pour rêver d’un monde en technicolor en ce temps troublés.

D’emblée (1st Light), des voix samplées, un groove syncopé-trépidant, des vrais accords de synthés vintage, un solo de guitare (oui !). Bam ! Votre vieux Doc a comme l’impression de regarder dans le rétro, de retourner environ quarante-cinq ans en arrière, tout en restant ancré dans le XXIe siècle. La musique de Nick Wisdom et AstroLogical, alias les Potatohead People, lui fait l’impression de ressortir un vieux vinyle jazz-funk, du genre dégoté pour 20 francs chez Copa Music (les “quadras plus” qui ont fréquenté le Marché aux Puces de Saint-Ouen comprendront), mais tout en gardant à portée de tympan un CD de J Dilla (le groove subtilement déséquilibré d’In The Garden est hanté par le regretté génie de Détroit), de Yussef Kamaal, de Meshell Ndegeocello (première époque), d’Erykah Badu, de Hiatus Kaiyote, de …….. …….. (liste non-exhaustive, ajoutez vos artistes favoris à la place des petits points).

Ce qu’il y a de bien dans le nouvel album des Potatohead People, “Mellow Fantasy”, que vous pouvez d’ores et déjà strimer à volonté ou déguster en vinyle (produit de première nécessité s’il en est), c’est qu’on zappa donc tout naturellement entre instrumentaux aussi gouleyants que funky à des chansons groovy-cool (la douce Break Even, le plus piquante Hiden Levels, Bring The World A Little Closer) et rap songs effrontément inventives : Baby Got Work, avec, yes yes y’all, De La Soul mesdames messieurs, What It Feels Like, avec, dig this, T3 de SlumVillage et Illa J (le petite frère de J Dilla), Ungodly, avec ses nappes de synthés fluos comme o en entendait dans des vieux disques de The Time (à propos, j’ai cru voir passer le fantôme de Prince dans les premières mesures d’Island Delivery).