Muziq, le site qui aime les mêmes musiques que vous
Muziq News

Geyster, la trilogie bien à l’ouest

Depuis des années, le mystérieux Geyster rêve et réalise des disques aux vertus dansantes et oniriques dans une dimension parallèle, là où tout n’est que mélodies satinées, harmonies chatoyantes et grooves chamallow. Sa dernière folie ? Une trilogie intitulée “Knight Games”, sobrement numérotée de I à III.

GEYSTER Knight Games I

Il y du Todd Rundgren, du Donald Fagen, du Marc Jordan et du Paul McCartney, entre autres influences majeures, chez cet auteur, compositeur, chanteur et multi-instrumentiste surdoué qui, dit-on, vit dans un arrondissement imaginaire de Paris, coté ouest. “Knight Games I” commence par… Knight Games I, une plage en clavier solo en forme d’improbable collison entre deux univers : celui de Joe Zawinul et celui des Pages (le saviez-vous, Richard Page, la voix soul au yeux bleus des Pages, a chanté avec le Zawinul Syndicate ?). Et déjà, on sait que l’on vient de commencer à écouter un disque en tous sens indépendant. La suite stimule l’imaginaire avec autant d’intensité. Si, comme moi, vous avez grandit en écoutant des vinyles “imports US” de Marc Jordan, Maxus, Larsen/Feiten Band, Bobby Caldwell, Hall & Oates ou Bill LaBounty achetés chez Copa Music (au Marché aux Puces de Saint-Ouen), vous allez forcément écouter en boucle les trois nouveauc disques de Geyster. Attention : notre homme n’est cependant pas du genre à faire du copié/collé façon vintage, comme tant d’autres pseudos groupes qui veulent nous la (re)jouer Calife à la place de la Calife, qu’ils viennent des Etats-Unis ou du Nord de l’Europe. Le charme des pop songs enjazzées de Geyster est intemporel, même s’il renvoie aux temps où les portables, l’Internet et le mp3 n’existaient pas, au temps où le mot “social” était plus souvent associé à “mouvement” qu’à “réseau”.

GEYSTER Knight Games IIPeu à peu, on prend ses aises dans chaque album. Et les ombres des géants – Donald F., Stevie W., Roger H… – qui planent au-dessus du Fender Rhodes de Geyster jettent paradoxalement une lumière salutaire sa musique. Un peu comme en sample bien choisi qui donne tout son cachet à un morceau hip-hop. Ecoutez Knight Games #2, on jurerait que les claviers magiques de Joe Vannelli se sont échappés du “Powerful People” de son frère Gino pour venir squatter celui de Geyster. Ecoutez It’s There, et retournez-vous : « Hello Paul, how are you ? » (« Ouaouh, je n’avais jamais vu un Beatle d’aussi près… ») Ecoutez Extra Time et Night Class, et le jazz est là (la nuit tombe sur les toits de Paris).

GEYSTER Knight Games III

Geyster est habité, ses passions musicales vibrent en lui. C’est un mélodiste hors-pair, un sentimental renaissance, un séducteur fait musicien. Il lui manquait un vrai tube depuis Bye Bye Superman ? Il le tient avec la raffinée ballade Not An Ordinary Girl, chantée en duo avec Ed Motta, son homologue brésilien fou, comme lui, des musiques dont ne parlent jamais les magazines qu’on ne lit plus – ou qu’on a jamais lus. Geyster mériterait un article dans Wax Poetic. Il sera bientôt dans Muziq. En attendant, plongez-vous corps et âme dans cette trilogie d’une étonnante richesse musicale. L’un après l’autre, chaque volume révèlera peu à peu ses richesses. Vous n’êtes pas prêt d’en revenir, croyez-moi.

CD “Knight Games I”, “Knight Games II” et “Knight Games III” (Somekind Records)
facebook.com/geyster
youtube.com/user/johnclaye
twitter.com/geystermusic
instagram.com/geystermusic
geyster.bandcamp.com
somekindrecords.com (magasin on line)